Le secteur du développement économique et social de Casa África travaille non seulement dans le domaine de la diplomatie économique, mais aussi dans celui de la diplomatie sportive, de la migration et des situations d'urgence.
Poursuivant la ligne amorcée dans mes derniers articles, en passant en revue le travail réalisé à Casa África et en rendant visible son équipe, je voudrais aujourd'hui vous parler du travail réalisé dans le domaine du développement économique et social, une section de Casa dont font partie Yurena Ojeda et Naziha Hage et à partir de laquelle sont mises en œuvre des actions non seulement liées à la diplomatie économique pure, mais aussi à la diplomatie publique et même à la diplomatie sportive, comme vous le verrez au fil de cet article.
Comme l'a dit le leader révolutionnaire panafricaniste Thomas Sankara, le développement n'est pas une question d'argent, mais de capacité à développer notre peuple. La croissance économique dans les pays africains est à la fois une nécessité financière et une voie puissante vers le développement social, l'équité et la dignité. Lorsque les économies africaines prospèrent, des portes s'ouvrent sur l'éducation, la santé, l'emploi ou l'innovation. C'est ainsi que l'Afrique n'est plus considérée comme une promesse d'avenir, mais comme une force de transformation dans le présent.
Depuis près de vingt ans, la diplomatie économique constitue une part importante de nos efforts et définit notre action. Dans le cadre de notre programme Africa Grows, nous présentons à la communauté d'affaires espagnole le climat des affaires sur le continent, les meilleures opportunités d'investissement et les défis de l'internationalisation des entreprises. C'est le cas du rapport annuel Dynamique du développement africain, publié par la Commission de l'Union africaine et le Centre de développement de l'OCDE, que nous présentons chaque année à notre siège et à Madrid, en collaboration avec la CEOE, une organisation économique clé du réseau d'entreprises espagnol.
Contrairement à ceux qui voient l'Afrique comme un territoire condamné à la pauvreté et au retard, la diplomatie économique offre des visions réalistes et contrastées de l'économie africaine et propose des domaines à explorer pour la coopération. Et bien qu'il existe d'autres institutions qui s'occupent de la communication entre la communauté d'affaires espagnole et les pays africains, il me semble que la perspective globale offerte par Casa África est nécessaire, en s'appuyant sur différentes organisations spécialisées dans cette vision globale et stratégique, capables d'identifier les tendances et, surtout, d'apporter un peu de confiance et de " background " pour faciliter les échanges entre nos pays.
Dans ce contexte, je voudrais également souligner le lancement d'une initiative que nous avons pu présenter pour la première fois, le Global Gateway, une stratégie européenne qui promeut des connexions intelligentes, durables et sûres dans les domaines du numérique, de l'énergie et des transports, ainsi que le renforcement des systèmes de santé, d'éducation et de recherche, et qui dispose de 150 milliards d'euros pour l'Afrique. Deux représentants de la Commission européenne étaient présents à l'événement.
À Casa África, nous sommes convaincus que l'éducation et la formation des Africains doivent être un pilier du développement du continent. Pour cette raison, nous collaborons depuis 2017 avec la Fondation INCYDE pour la mise en œuvre, avec le soutien d'homologues locaux, d'actions de formation de formateurs et de formation à l'entrepreneuriat au Sénégal, en Gambie, au Ghana et en Côte d'Ivoire, avec pour résultat la formation de plus de 120 formateurs. Par ailleurs, à partir de cet espace, nous travaillons à des rencontres de spécialistes, d'experts et d'entrepreneurs sur des thématiques telles que les nouvelles technologies, réunis autour d'initiatives telles que les rencontres des tech hubs et des centres technologiques.
Un autre domaine qui me préoccupe beaucoup, comme vous le savez, est le changement climatique. Vous m'avez peut-être lu à d'autres occasions rappeler que, bien que les pays africains contribuent le moins au réchauffement de la planète, ils souffrent particulièrement de phénomènes néfastes tels que les tempêtes, les inondations et les sécheresses. Conscients de cette réalité, nous avons lancé depuis 2021 différentes initiatives avec la Fondation pour la biodiversité, dans lesquelles nous traitons de questions telles que la désertification et la sécheresse ou l'entrepreneuriat vert. Enfin, le grand sujet sur lequel j'écris continuellement est la migration, qui fait également partie du travail de ce domaine avec des actions telles que la réunion des groupes de réflexion Afrique-Espagne sur la migration, que nous avons organisée en 2024 et qui était basée sur la nécessité d'un changement de discours sur cette question. À cette fin, nous avons eu le privilège d'accueillir des experts d'universités et de centres de recherche tels que l'Université des lettres et des sciences humaines de Bamako, l'European Policy Center de Bruxelles, le World Data Institute de l'Organisation internationale pour les migrations et le CIDOB.
En effet, Casa África participe actuellement, grâce à l'énorme implication et au leadership de sa directrice, Ana Mª Hernández, aux projets européens AfricanTech et COMPASS, dans le cadre du Programme de Coopération Territoriale INTERREG VI- D- Madère-Azores-Canaries 2021-2027. Ce ne sont pas les premiers projets européens auxquels Casa África participe, mais c'est la première fois que nous les dirigeons en tant que partenaire principal, après notre expérience dans les projets précédents. Avec AfricanTech, nous visons à améliorer la compétitivité des petites et moyennes entreprises canariennes et africaines, en renforçant leurs capacités en matière d'innovation et de numérisation. Pour sa part, le projet COMPASS nous permettra d'identifier des solutions pour gérer la migration des personnes arrivant aux îles Canaries en provenance d'Afrique, en promouvant la collaboration internationale et le bien-être des populations migrantes et des communautés d'accueil.
Je laisse pour la fin deux sujets qui n'ont probablement pas de rapport avec le développement économique. Le premier est une initiative pionnière conçue par le département du développement économique et social : le projet de protection civile et de formation aux situations d'urgence dans la ville de Praia. Comme je l'ai déjà souligné, nous sommes confrontés à un scénario dans lequel les phénomènes météorologiques défavorables et extrêmes sont de plus en plus récurrents, avec un impact et des conséquences de plus en plus dévastateurs, principalement en raison des effets du changement climatique. Cet impact est encore plus dévastateur dans les pays africains, dont le niveau de vulnérabilité à tout type de catastrophe ou de désastre est plus élevé. Par conséquent, un système adéquat de protection civile et de gestion des urgences leur permettra de réagir de la meilleure façon possible, en garantissant une gestion des urgences plus autonome et durable, tout en fournissant un cadre structuré pour la prévention, la préparation et la réponse coordonnée. Le conseil municipal de Las Palmas de Gran Canaria est notre partenaire dans un projet où l'expérience et le savoir-faire de l'équipe technique et opérationnelle du département de la sécurité, de la coexistence et de la culture sont fondamentaux. Cette équipe de professionnels a déjà effectué un premier voyage au Cap-Vert dans le but de réaliser un rapport de diagnostic sur les principaux besoins à travailler et de définir les priorités afin de concevoir le plan de formation nécessaire à mettre en œuvre dans une deuxième phase. Je tiens à souligner et à remercier l'ambassade d'Espagne à Praia et la Fondation des Canaries pour l'action extérieure au Cap-Vert du gouvernement des Canaries pour leur collaboration à ce projet.
Un autre des projets les plus gratifiants de la zone, lié à la diplomatie sportive, est notre collaboration avec le projet Sky Runners Kenya, créé par le préparateur physique Octavio Pérez. Il a été créé dans le but de générer de nouvelles opportunités et de lancer la carrière professionnelle de jeunes athlètes prometteurs avec une projection internationale et, depuis Casa África, nous sommes impliqués dans l'initiative depuis le début. Ces athlètes vivent à Iten (Kenya), dans la vallée du Rift, considérée comme la Mecque de l'athlétisme dans le monde. Grâce à ce projet, Robert Pkemoi et d'autres compagnons ont été les premiers Kényans à participer à une course de montagne européenne, à savoir la Transgrancanaria 2020. Cinq ans plus tard, Robert et Sky Runners Kenya continuent d'écrire l'histoire du marathon de 46 kilomètres, dans lequel Robert a déjà remporté deux victoires. Grâce à ses différents podiums, il a pu acheter des terres et des vaches pour subvenir aux besoins de sa famille et développer sa communauté.
Je voudrais terminer cet article en rappelant que le développement économique de l'Afrique n'aura de sens que s'il va de pair avec le développement social. Il ne s'agit pas seulement de croissance, mais de croissance dans la justice, l'inclusion et les valeurs. L'Afrique n'a pas à choisir entre l'économie et la société : son véritable potentiel réside dans l'union des deux, dans un progrès qui ne reflète pas seulement la quantité produite, mais aussi la profondeur de la transformation. C'est pourquoi toutes les actions de l'Espace de développement économique et social ont cet esprit, un esprit qui montre que le développement économique et le développement social en Afrique marchent main dans la main, en suivant le même horizon d'espoir et de transformation.