
La Zambie a été le premier pays africain à se déclarer en défaut de paiement à la suite de la pandémie de COVID-19. L'annonce officielle a eu lieu en novembre 2020, lorsque le gouvernement a reconnu qu'il ne pouvait plus faire face à ses engagements financiers. Depuis lors, le pays s'est engagé dans un processus complexe de restructuration économique qui a impliqué des ajustements budgétaires sévères et une réduction drastique des dépenses publiques.
La crise a eu un impact direct sur des secteurs essentiels tels que l'agriculture, la santé et l'éducation. Dans les zones rurales telles que Shimabala, à la périphérie de Lusaka, les petits exploitants agricoles ont vu le coût de l'électricité et du carburant augmenter à la suite de la suppression des subventions. Sinoya Phiri, un agriculteur local, explique qu'il est devenu plus difficile de maintenir son activité en raison de la hausse des prix et de la baisse du pouvoir d'achat des consommateurs.
L'économie zambienne, fortement dépendante des exportations de cuivre, a subi une baisse importante de ses revenus pendant la pandémie. Dans le même temps, la dette extérieure du pays est passée de 11 milliards de dollars en 2018 à plus de 16,7 milliards de dollars en 2024, selon les chiffres du Fonds monétaire international (FMI). Ce fardeau a contraint l'exécutif à réorienter les fonds des domaines prioritaires vers le service de la dette, ce qui a limité sa capacité à stimuler la croissance.
En juin 2023, la Zambie a conclu un accord avec ses principaux créanciers, dont la Chine et le Club de Paris, pour restructurer une partie importante de sa dette. L'accord prévoit des moratoires et des délais de remboursement pouvant aller jusqu'à 20 ans, mais n'implique pas d'effacement de la dette. En outre, le pays a mis en place un programme avec le FMI qui prévoit un soutien financier de plus de 1,4 milliard d'euros, soumis à des révisions régulières.
Malgré ces défis, le FMI prévoit que la croissance économique de la Zambie atteindra 5,8 % en 2025, grâce à un rebond de la production agricole et minière. Cependant, l'inflation, qui a atteint 15 % en 2024, et la dévaluation du kwacha continuent d'exercer une pression sur les ménages.
Les experts locaux et les organisations de la société civile reconnaissent que la transparence du gouvernement en matière de gestion de la dette s'est améliorée ces dernières années. Cependant, ils avertissent que la marge de manœuvre budgétaire reste limitée et qu'il sera nécessaire d'augmenter les recettes nationales et de donner la priorité aux investissements dans les secteurs productifs pour consolider la reprise.
Source : theguardian.com, elpais.com