Le Nigeria et l'Afrique du Sud, les deux plus grandes économies du continent, sont confrontés à des défis opposés en ce qui concerne leurs secteurs informels. Alors que le Nigeria doit réduire et formaliser son économie informelle, l'Afrique du Sud a besoin de l'inverse : lui permettre de se développer en tant que filet de sécurité face au chômage de masse. Ce contraste reflète des trajectoires historiques et des structures de production profondément différentes.
En Afrique du Sud, seulement 171TDP3T de la population active travaille dans le secteur informel, ce qui est bien inférieur à la moyenne africaine de 581TDP3T. Cela limite la capacité du pays à absorber les millions de personnes exclues du marché formel, en particulier dans une région où le chômage dépasse 331TDP3T. Son modèle économique très concentré et à forte intensité de capital a généré peu d'opportunités pour l'emploi indépendant ou les petites initiatives.
Le Nigeria, quant à lui, compte 68% de sa main-d'œuvre dans l'informalité. Ce chiffre masque un niveau élevé de précarité, avec des millions de travailleurs dépourvus de droits ou d'accès aux services publics. Bien que les chiffres officiels reflètent un faible taux de chômage, le sous-emploi et l'inefficacité économique sont en réalité monnaie courante. L'ampleur de l'informalité empêche l'État de collecter suffisamment d'impôts et entrave l'élaboration de politiques publiques efficaces.
Les deux pays doivent repenser leur approche. L'Afrique du Sud devrait rendre son économie plus flexible et encourager l'esprit d'entreprise afin de réduire les inégalités et le chômage. Le Nigeria doit s'orienter vers une formalisation progressive, soutenue par des plateformes numériques et un environnement fiscal plus accessible. Des exemples comme celui du Rwanda donnent des indications sur la manière d'y parvenir.
L'étude de l'ISS souligne que le secteur informel ne peut plus être considéré comme une marge du système. Il est la clé de l'inclusion, de la gouvernance et de l'avenir du travail en Afrique. Mais sa gestion nécessite des approches spécifiques, basées sur les réalités de chaque pays.
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