
Au cœur d'Accra, Emmanuel Kwaku Yaro redéfinit les frontières de l'art ghanéen contemporain. Ses œuvres vibrantes et profondément humaines transforment des matériaux de rebut en un langage visuel qui célèbre l'identité et la vie quotidienne de son entourage.
Fils d'un commerçant local, Yaro a grandi parmi les couleurs du marché et les restes de sacs et de sachets usagés. Cette image, répétée chaque jour, est devenue le point de départ d'une pratique artistique engagée dans la durabilité. Ce que d'autres jettent, il le transforme en surfaces qui respirent l'histoire, la texture et l'émotion.
Dans ses portraits, des sacs réutilisés, des toiles cirées et des sacs de jute sont intégrés à la peinture acrylique comme symboles d'appartenance. Chaque fragment recyclé porte une trace du marché, de la maison ou de la rue et, ensemble, ils construisent un récit collectif sur la façon dont les Ghanéens vivent, s'habillent et se reconnaissent.
Plutôt que de dépeindre des visages, Yaro capture l'énergie d'une ville qui se réinvente entre tradition et modernité. Ses œuvres, pleines de couleurs et de rythme, rendent hommage à la famille, aux amis et aux commerçants qui reflètent la vitalité d'Accra.
Soucieux de l'impact environnemental, son art pose un dialogue entre esthétique et éthique : créer sans gaspiller, se souvenir sans idéaliser. Emmanuel Kwaku Yaro s'impose ainsi comme une voix incontournable de l'art contemporain africain, capable de transformer les déchets urbains en portraits d'une ville qui ne cesse de battre.
Source : theartemartis.com ; @afriquenoiremagazine
