
Les récentes réductions de l'aide des États-Unis et de l'Union européenne ont un impact majeur en Afrique, en particulier dans les pays les plus pauvres. La décision de l'administration Trump de démanteler brutalement l'Agence américaine pour le développement international (USAID) a supprimé plus de 5 000 programmes de développement d'une valeur d'environ 75,9 milliards de dollars, avec des conséquences alarmantes pour la santé, la nutrition et l'économie.
En raison de ces réductions, l'Afrique devrait être confrontée à une augmentation du nombre de millions de personnes vivant dans l'extrême pauvreté, à de sérieux revers dans la lutte contre le VIH/SIDA et à un affaiblissement significatif des institutions démocratiques. L'Europe réduit également son aide pour donner la priorité aux dépenses de défense, ce qui ne fait qu'aggraver la situation.
Cependant, certains considèrent cette crise comme une opportunité pour l'Afrique de rompre avec sa dépendance historique à l'égard de l'aide étrangère. Des voix telles que celles du commentateur kenyan Patrick Gathara et de l'universitaire Nic Cheeseman prônent une plus grande pression des citoyens, la lutte contre la corruption et une restructuration des dépenses publiques. Malgré cela, des experts comme Jakkie Cilliers préviennent que le remplacement de l'aide par le commerce et l'investissement sera un processus long et complexe, en particulier pour les pays les plus pauvres qui participent à peine au commerce mondial.
Si certains fonds européens pourraient partiellement combler le vide laissé par les États-Unis, ce changement ouvre également la porte aux influences de pays aux modèles autoritaires tels que la Chine, la Russie, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.
En fin de compte, l'Afrique se trouve à un moment crucial : le continent peut profiter de cette conjoncture pour renforcer son autonomie financière et politique, mais cela nécessitera des réformes profondes, une volonté politique et un soutien national durable.
Source : issafrica.org 04/04/2025
