
Le Botswana a opéré un changement important dans sa politique minière avec l'entrée en vigueur, le 1er octobre, d'une règle qui oblige les entreprises qui obtiennent de nouvelles concessions à céder une participation de 24% à des investisseurs locaux, à condition que l'État n'exerce pas son droit de préemption. Cette mesure vise à garantir qu'une plus grande partie de la richesse minière du pays reste entre les mains de ses citoyens.
Le ministère des minéraux et de l'énergie a expliqué que la nouvelle réglementation faisait partie d'un ensemble de réformes de la loi sur les mines et les minéraux, destinées à moderniser la gestion du secteur et à accroître son impact sur l'économie nationale. Ce changement remplace le modèle précédent, qui ne garantissait au gouvernement qu'une part de 15%, et répond à une demande croissante d'une plus grande équité dans la distribution des bénéfices.
En plus de stimuler la participation locale, les réglementations exigent des entreprises qu'elles créent des fonds de réhabilitation environnementale et qu'elles promeuvent les activités de transformation et de valeur ajoutée dans le pays, plutôt que d'exporter des ressources brutes. Selon des sources ministérielles, l'objectif est d'éloigner le Botswana d'une dépendance exclusive à l'égard de l'extraction et de devenir un acteur plus compétitif dans la chaîne de valeur minière mondiale.
Le nouveau cadre juridique comprend également des mécanismes visant à faciliter l'entrée des investisseurs nationaux en mobilisant des capitaux locaux, y compris des fonds de pension. Ce faisant, le gouvernement vise à favoriser un écosystème financier capable de soutenir des projets miniers sans dépendre exclusivement de grands groupes internationaux.
Les experts du secteur estiment que cette mesure pourrait modifier la dynamique des futures négociations de licences, en particulier pour les projets concernant le cuivre et le diamant, deux piliers de la croissance économique du pays. Ils préviennent toutefois que son succès dépendra de la transparence de l'évaluation des actifs et de la clarté du processus d'attribution.
Par cette décision, le Botswana réaffirme son engagement en faveur d'un modèle de développement plus souverain et plus durable, dans lequel les richesses du sous-sol se traduisent par de réelles opportunités pour sa population.
Source : nairametrics.com ; botswanalaws.com
