
“Lorsque vous arrivez, la réalité vous frappe”, résume l'expérience de nombreux jeunes qui participent à la pièce «Bismillah : Histoires de migrants», présentée par la Fondation du Bon Samaritain des îles Canaries. La troupe de théâtre est composée d'un ensemble de quinze migrants qui apportent leurs propres histoires sur scène.
Parmi eux, Ousmane Gueye et Mor Nguer. Tous deux ont quitté le Sénégal avec l'idée de travailler pour aider leur famille. Mais lorsqu'ils sont arrivés aux îles Canaries, ils ont découvert que ce qui les attendait n'était pas ce à quoi ils s'attendaient : difficultés d'adaptation, longs délais bureaucratiques, incertitude. Tous deux ont récemment parlé de leur expérience sur Radio Autonómica de Canarias.
La pièce, qui a déjà été jouée à Tenerife, est le résultat des ateliers de théâtre organisés par la Fondation sous la direction de Mabel Quintero. Ses protagonistes partagent des scènes sur le voyage, l'arrivée, le choc culturel et la solitude. L'objectif est que le public comprenne ce que signifie l'immigration sans l'idéaliser.
Le projet s'est engagé à donner une voix directe à ceux qui font l'expérience de la migration irrégulière. Ils montrent non seulement la souffrance et le danger du voyage en bateau, mais aussi le manque de réseaux de soutien et la façon dont les rêves initiaux se heurtent souvent à la réalité de l'absence de papiers, de l'incompréhension de la langue ou de l'impossibilité de trouver des débouchés.
Outre sa fonction artistique, Bismillah a des objectifs sociaux : sensibiliser le public, briser les préjugés et rendre les immigrés visibles. La Fondation explique que l'idée est de construire des ponts entre les îles Canaries, l'Afrique et le reste de l'Europe. L'art comme outil d'écoute des réalités cachées.
Prochaine étape : Madrid. La représentation du 18 octobre nous permettra d'entendre directement ce qu'Ousmane, Mor et d'autres protagonistes ont vécu avant, pendant et après avoir franchi les frontières. Une occasion de considérer la migration non pas comme une figure, mais comme une expérience humaine concrète.
Source : teatrofernandezbaldor.com ; Fundación Canaria El Buen Samaritano
