
L'Afrique du Sud abrite une riche biodiversité qui ne se limite pas à ses zones protégées officielles. En fait, une grande partie de son patrimoine naturel se trouve en dehors de ces limites. Pour étendre la couverture de la conservation, le pays doit explorer de nouvelles stratégies. L'une d'entre elles consiste à reconnaître les sites naturels sacrés comme des sites clés pour la protection de l'environnement et du patrimoine culturel.
Ces lieux, chargés de valeurs spirituelles et symboliques, sont gardés par les communautés locales depuis des générations. On en trouve des exemples notables dans des provinces comme le Limpopo ou le KwaZulu-Natal, où les forêts et les chutes d'eau sont considérées comme sacrées, ou dans l'État libre, où certaines grottes sont vénérées par le peuple basotho. Leur conservation a permis à nombre de ces zones de préserver des espèces uniques et des écosystèmes intacts.
Les recherches menées par le géographe Ndidzulafhi Innocent Sinthumule montrent que ces zones pourraient être incluses dans ce que l'on appelle les "mesures de conservation efficaces basées sur les zones" (OECM). Cela impliquerait une reconnaissance officielle par l'État et l'élaboration de réglementations adaptées à leurs particularités culturelles et écologiques.
Les avantages ne se limitent pas à la biodiversité. Ces sites agissent également comme des puits de carbone, favorisent les connaissances ancestrales et offrent des possibilités de tourisme respectueux. En outre, ils pourraient former des corridors écologiques entre des habitats isolés, améliorant ainsi la connectivité des écosystèmes dans le pays.
Cependant, il existe des obstacles. Les tensions entre les connaissances traditionnelles et les méthodes scientifiques, ainsi que la crainte que les interventions extérieures ne déplacent les communautés locales, sont des préoccupations courantes. Selon l'étude, il est essentiel de garantir le consentement libre, préalable et éclairé des communautés concernées et de veiller à ce qu'elles s'approprient la gestion de ces sites.
La proposition est claire : l'intégration des sites sacrés dans les stratégies nationales de conservation peut constituer une solution efficace et respectueuse de la diversité bioculturelle de l'Afrique du Sud.
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