
Figure incontournable de la pensée postcoloniale, le Kényan Ngũgĩ wa Thiong'o laisse derrière lui une œuvre littéraire et essayistique marquée par la ferme conviction que la décolonisation ne peut s'achever sans une profonde révolution culturelle. Son choix du kikuyu, sa langue maternelle, plutôt que de l'anglais imposé par l'Empire britannique, n'était pas seulement une décision esthétique ou identitaire, mais une déclaration politique : retrouver sa propre voix comme forme d'émancipation. Un récent article paru dans rfi.fr intitulé Ngũgĩ wa Thiong'o : le Kikuyu comme arme contre l'Empire britannique, nous entraîne dans le parcours d'un auteur dont le sourire permanent ne cachait pas sa fermeté idéologique et sa foi dans le pouvoir des langues africaines à réécrire l'histoire à partir du Sud.
Avec les contributions du romancier sénégalais Boubacar Boris Diop, de la chercheuse Maëline Le Lay et de la professeure Nathalie Carré, le rapport retrace l'héritage radical de Ngũgĩ dans le paysage intellectuel africain. Son radicalisme - comme le souligne Diop - s'est exprimé non seulement dans ses positions politiques, mais aussi dans la cohérence entre la pensée et l'action, plaçant le langage au cœur de toute lutte de libération. Cet hommage audiovisuel offre un regard intime et combatif sur une voix qui, sans renoncer à la littérature, n'a jamais cessé de remettre en cause les structures du pouvoir colonial.
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Source : rfi.fr | 06-06-2025