
Le prix de journalisme Saliou Traoré, décerné chaque année par Casa África et l'agence de presse EFE, a été attribué à l'équipe de Planeta Futuro, supplément d'El País, pour son enquête sur le pillage de l'art africain pendant la colonisation et les demandes actuelles de restitution. Le jury a reconnu la profondeur et l'approche humaine de la série Viaje a los orígenes africanos de los objetos robados (Voyage aux origines africaines des objets volés), publiée en mars 2024.
L'ouvrage, coordonné par Ana Carbajosa, réunit neuf journalistes qui ont parcouru plusieurs pays d'Afrique pour retracer le destin de pièces prélevées dans des temples, des palais et des villages, aujourd'hui exposées dans des musées européens et américains. Le projet offre un regard choral sur les conséquences culturelles de ce pillage et sur le réveil d'une génération africaine déterminée à récupérer son patrimoine.
Lors de l'événement organisé à Las Palmas de Gran Canaria, le directeur de Casa África, José Segura, a souligné que le rapport “ouvre un débat nécessaire sur la réparation et le droit des peuples africains à raconter leur propre histoire”. De son côté, le président d'EFE, Miguel Ángel Oliver, a souligné l'importance de “ réviser les récits occidentaux et de donner de l'espace aux voix africaines dans la construction de leur mémoire collective ”.
Le prix Saliou Traoré, nommé d'après le vétéran sénégalais correspondant d'EFE décédé en 2018, sera décerné en 2019 au meilleur ouvrage en espagnol sur l'Afrique. Doté d'un prix de 5 000 euros et d'une sculpture de l'artiste María de Frutos, il est soutenu par le gouvernement des Canaries et le programme européen COMPASS.
L'édition de cette année a réuni des représentants diplomatiques africains et des autorités espagnoles, qui ont souligné le rôle du journalisme en tant que pont entre les continents. Selon M. Segura, la recherche primée “nous rappelle que la restitution de ce qui a été pillé ne répare pas seulement le passé, mais rend aussi digne l'avenir partagé entre l'Afrique et l'Europe”.
Source : Casa África ; canarias7.es : Casa África ; canarias7.es
