Deux siècles se sont écoulés depuis la création du braille, un système d'écriture tactile qui a considérablement changé la vie d'innombrables personnes aveugles et malvoyantes.
Au Mali, de nombreuses personnes reconnaissent que le braille les a aidées à s'alphabétiser et à devenir indépendantes. Le pays, comme une grande partie de l'Afrique de l'Ouest, a été confronté à des défis constants en matière d'intégration des personnes malvoyantes dans la société.
Amadou Ndiaye, un travailleur social qui a perdu la vue dans son enfance, explique comment l'apprentissage du braille a élargi ses horizons. En jouant des accords sur sa guitare, il souligne à quel point ce système tactile a contribué à alimenter sa passion pour la musique.
"Le braille, le toucher, c'est vraiment un développement tactile", explique-t-il, en réfléchissant à la manière dont cela lui a permis de poursuivre sa passion pour la guitare.
Dans son travail, Ndiaye navigue avec précaution dans les points en relief d'une feuille de papier, interprétant le monde qui l'entoure en dépit de ses limitations visuelles. Il souligne l'impact transformateur du braille sur sa vie en déclarant : "Le braille m'a aidé à vivre ma vie.
Dans un pays de plus de 20 millions d'habitants, où l'on estime à 170 000 le nombre de personnes aveugles, l'Institut malien pour les aveugles joue un rôle crucial en aidant des élèves comme Ndiaye à surmonter les obstacles scolaires et à se préparer à un avenir où ils pourront rivaliser avec leurs camarades voyants pour obtenir un emploi.
Dicko est malvoyant. Il utilise une machine à écrire spécialisée pour produire des textes en braille pour ses élèves. Cependant, il considère que ses élèves doivent encore faire face à des défis importants.
"Nous manquons de matériel pédagogique", explique M. Dicko, qui précise qu'il ne dispose que d'un seul livre de lecture en braille pour l'ensemble de sa classe, composée de nombreux élèves.
Malgré l'émergence de nouvelles technologies, certaines personnes aveugles ou malvoyantes gardent l'espoir que ces progrès contribueront à lever les obstacles à l'éducation.
Moussa Mbengue, responsable des programmes d'éducation inclusive chez Sightsavers Sénégal, souligne que si la technologie a progressé, elle n'est pas comparable à l'impact que le braille a eu il y a deux cents ans.
"Elle ne peut pas remplacer le braille. Je considère plutôt la technologie comme un complément au braille", déclare-t-il.
Source : africanews.com 20/03/2025
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